« Il n’est pas trop tard pour commencer aujourd’hui à œuvrer à la qualité de notre relation au monde – à la fois individuellement et ensemble, politiquement. Un monde meilleur est possible, un monde où il ne s’agit plus, avant tout, de disposer d’autrui, mais de l’entendre et de lui répondre. »
Hartmut Rosa
Cette charte nous rassemble autour d’une éthique de l’Art qui prend soin.
Notre travail est nourri par une réflexion autour des droits culturels, du concept de Résonance selon Hartmut Rosa et de la transition écologique. Cette réflexion, portée par l’ensemble de l’équipe au sein de la compagnie, a abouti à l’écriture d’une charte, qui concerne autant la vie associative de notre structure que les processus de création et des actions culturelles.
La présente charte est l’aboutissement d’une réflexion collective autour des questions suivantes : comment prendre soin des relations qui se nouent au sein d’une compagnie théâtrale ? Comment intégrer les droits culturels au cœur d’un projet de compagnie ? Comment proposer les conditions d’une rencontre résonante ? Cet outil a pour objectif de construire un cadre travail aligné avec les valeurs défendues par la compagnie. Les pistes concrètes proposées s’appuient sur 15 ans d’expérience de création jeune public, de conception et d’animation d’ateliers. Fort.es d’une connaissance précise des réalités de terrain, nous savons qu’il n’est pas toujours possible de mettre en œuvre toutes les étapes définies dans la charte. Celle-ci pose des intentions et des points de vigilance afin de maintenir une approche commune un même horizon de valeurs, pour pouvoir s’adapter au mieux à la singularité de chaque situation.
Voici les différents droits :
-Le droit à l’identité
-Le droit à la diversité
-Le droit au matri-patrimoine
-Le droit à la communauté
-Le droit à la participation
-Le droit à l’éducation et à la formation
-Le droit à l’information et à la communication
-Le droit à la coopération
la notion de résonance :
Selon le philosophe et sociologue Hartmut Rosa, la résonance est « un mode d’être-au-monde, c’est-à-dire un type spécifique de mise en relation […] dans laquelle le sujet et le monde se touchent et se transforment mutuellement ». Hartmut Rosa inscrit sa sociologie de la résonance dans une réflexion plus globale autour de l’aliénation et de l’émancipation. Se sentir en résonance, c’est le contraire de se sentir aliéné dans son rapport à ce qui nous entoure. Quand nous résonnons, nous sommes en lien avec notre environnement, nous ne sommes plus coupés du reste du monde. Elle peut donc être envisagée comme un outil politique. « …Rompant avec l’idée que seules les ressources matérielles, symboliques ou psychiques suffisent à accéder au bonheur (….) la résonance accroît notre puissance d’agir et notre aptitude à nous laisser » prendre « , toucher et transformer par le monde. Car en raison de la logique de croissance et d’accélération de la modernité, nous éprouvons de plus en plus rarement des relations de résonance.» La résonance ne se décrète pas : la qualité et la fluidité d’une relation ne peuvent s’obtenir par la contrainte. Tout l’objet de notre approche consiste à proposer des pistes pour créer les conditions d’une rencontre résonante.
